Ces clichés insupportables, tome 2 (Version Noël!)

Ces clichés insupportables, tome 2 (Version Noël)

(Ps: chers lecteurs, lectrices, comme vous pouvez le voir, ce n’est plus Noël. Cet article fut écrit durant les fêtes, mais non posté pour raison du fait que je n’étais pas satisfaite. Donc je l’ai remanié pour vous le partager maintenant, enjoy!)

C’est bientôt Noël! Joyeuses fêtes à tous! Comme j’ai eu pas mal de travail, je n’ai pas pondu d’articles depuis un bon moment! Et rien de mieux que le deuxième tome des clichés insupportables pour égayer les fêtes (oui oui Franci, et ne te gave pas de chocolat, tu risques la crise de foie!)

Pourquoi parler des clichés maintenant? Et bien en cette période bénie de la fin d’année, nous subissons profitons allégrement des films de Noël en tout genre! Et ce avec leur lot de clichés, sisisi, toi-même, tu sais. C’est donc parti pour une série cinglante sur les clichés des films de Nawel!

 

 

1) Le citadin qui découvre les joies de la campagne, et inversement

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Vous le connaissez ce cliché, omniprésent dans les téléfilms de Noël sur la six après le repas de midi. L’on y retrouve Veronica, gérante d’une entreprise florissante et addict de la ville et grande accro de la technologie moderne (ou de son confort, de sa palette de maquillage Chanel et de ses louboutins), qui pour une raison quelconque finie à la campagne, face à un grand bourru qu’elle va commencé par détester pour ensuite tomber in love. Elle va également aider au passage tous les habitants de la bourgade en usant de ses compétences en management ou simplement la magie de Noël…

C’est dingue comme ce cliché est réutilisable à l’infini, on le retrouve dans une grosse partie des films de Noël de l’après-midi, et ça devient lassant. On a parfois la variante inversée, la personne de la campagne qui finit dans la ville. Bizarrement dans cette version, l’aspect comique sera plus renforcé. Ah ben oui ma bonne dame, c’est plus drôle de se moquer du campagnard qui vient du fin fond de la Creuse et qui découvre la cité, que l’inverse!

Le problème? Et bien c’est usant, redondant, avec toujours le même vivier de blague. On aura la nana habillée très classe, qui va casser son talon sur le terrain inégal de la bonne vieille campagne, qui va se salir et qui va essayer de se maquiller pour aller traire les vaches. Elle fera face à un bon ours des cavernes, au look de Davy Crocket, qui le fera fondre de son regard de braise et de ses manières un peu rustres qui cachent, on le sait tous, « un petit cœur sensible ».

Cette personne si superficielle va découvrir qu’elle a un cœur, que les mecs propres sur eux sont parfois (rayez la mention inutile) : des traitres, des mecs infidèles, ou juste pas assez bien pour elle comparés à ce bellâtre qui aurait pu faire l’Amour est dans le pré s’il n’avait pas fini dans cette série hivernale.

Il arrive que ce soit le mec qui vienne de la ville et la nana de la campagne, auquel cas le type passera pour un connard hautain qui se prendra sans doute une claque ou deux de la femme habituée à des  » valeurs simples et familiales ».

Bref, l’éternelle guerre Province/Grande Ville est trop usée dans ce genre de série, ça en devient vu et revu, sigh sigh…

 

2) Les personnages parfaits, au maquillage impeccable

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Comme beaucoup, je suis tombé sur des téléfilms de Noël en pagaille. Et j’ai fait ce constat. Les personnages sont souvent parfaits, que ce soit physiquement ou mentalement.

Déjà, je me souviens être tombé sur un téléfilm, où le maquillage des personnages féminins était tellement parfait et identique que je peinais à savoir qui était qui. Surtout qu’on a eu droit à que des blondes, au teint de porcelaine et au rouge carmin…C’était vraiment ahurissant tant aucune mèche ne dépassait de leur coiffure, tant leur mascara était ultra waterproof, et ce malgré la tonne de neige qui tombait sur le nez de tous les acteurs pour la scène finale de  » La magie de Nawel ».

Quant aux personnages masculins, ce n’est franchement pas mieux. Quand ce ne sont pas des Ken au sourire bright, ce sont nos fameux baroudeurs de la campagne, remplis de qualités malgré leur aspect brut de décoffrage. On a le droit à des sauveurs de bébé dauphin, des mécaniciens hors pair, super intelligent, mais toujours doux et profondément amoureux. Et quant aux « antagonistes », ce sont souvent de beaux parleurs, parfaits gendres, mais qui parce qu’ils sont déconnectés de la magie de Noël et qu’ils veulent quand même fermer cette jolie petite entreprise de pulls de Noël parce qu’ils désirent installer à la place un méga centre commercial.

Les personnages féminins n’ont presque aucun défaut eux aussi. Elles sont belles, excellentes chanteuses, danseuses, qui adorent les enfants, qui font la cuisine comme personne et j’en passe. La seule coquille à ce portrait idéal, c’est qu’elles n’osent pas tout dire à la personne de leurs rêves et cachent quelque chose, qui éclatera finalement lors de la scène insupportable de la confrontation! Cela dit ce fameux « mensonge » marche aussi avec un personnage masculin en tant que personnage principal…

 

 

3) La confrontation suite à la révélation du « mensonge »

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Le pire cliché dans ce genre de film à mon sens. Dans la majorité des séries hivernales, dessins animés et autres médias, il y a toujours cette situation mise en avant. Parce que le personnage principal a toujours quelque chose à cacher. De l’employée modèle d’une grande firme débarquant dans la petite boîte de pull de Noël pour la faire fermer et qui va finalement s’attacher aux employés sans leur dire la vérité, au gosse de riche espérant quitter le trou paumé dans lequel il a été envoyé pour finalement s’y attacher (après avoir tout changé, évidemment) (J’adore « Klaus », ce film est génial, sauf le passage « confrontation », mais heureusement il est court!), on arrive toujours à ce passage douloureux où les nouveaux amis découvrent le « pot aux roses » et considèrent le héros comme un traitre et lui tournent le dos.

Quel est le problème me direz-vous? Je me plains de l’aspect parfait des personnages et je râle pour ça? Tout simplement parce que je trouve ces passages souvent forcés et douloureux. Justement, personne n’est parfait. On a tous des origines diverses, des histoires diverses, des situations initiales diverses. Peut-on en vouloir à un employé d’une firme internationale d’avoir tout simplement fait son boulot? Pire encore, peut-on lui en vouloir d’avoir changé d’avis, car il s’est attaché aux gens?

Prenons un cas simple, le film Klaus, justement.

 

!!!!! Attention Spoiler Netflix !!!!

 

 

 

 

 

Jesper est à l’origine un jeune homme pourri gâté, qui a été envoyé par son père dans une bourgade gelée, loin de tout, ou la violence règne en maître. Il doit remplir un quota de 6000 lettres envoyées pour pouvoir rentrer. N’importe qui, à sa place, chercherait toutes les solutions pour quitter ce lieu infâme où tout le monde s’amuse à détruire son prochain. Même le personnage de l’institutrice vend du poisson pour faire des économies et partir. C’est la rencontre de Jesper et Klaus et leur association pour donner des jouets aux enfants qui va tout changer et installer l’amour et la paix dans le cœur des habitants. Mais voilà les deux chefs de clans font tout pour faire partir Jesper, qui se retrouve torturé entre l’idée de rentrer dans son confort et rester avec ses nouveaux amis.

La confrontation n’était pas nécessaire à mon sens. Certes c’était un enfant pourri gâté, mais la nuance est là, c’était. Le contact avec Klaus et sa future femme, le contact avec les enfants et les épreuves traversées l’ont fait évolué. Il aurait été plus sympa selon moi de confronter les chefs de clans et leur volonté permanente de tout détruire et se battre constamment. Mais bon, je chipote, Klaus, c’est un super film de Noël, pas tant cliché que ça, finalement.

Finalement ce questionnement sur ce cliché redondant met en avant une question plus profonde sur les codes cinématographiques: le mensonge dans le cinéma. Le mensonge est perpétuellement vu comme un élément néfaste, une horrible erreur commise par des gens cherchant à tromper leur entourage. Mais ce n’est pas toujours le cas à mon sens. Parfois, l’on ment parce qu’on a peur du regard des autres. L’on cherche à cacher qui l’on est, face à des individus qu’on estime plus méritants que nous. Dans Klaus, justement, Jesper se sent moins méritant que Klaus dans toutes les actions mises en place pour aider les enfants. Il se voit comme inutile, là où il considère que son ami offre aux enfants la magie de Noël. Pourtant Jesper est largement acteur de tout ça lui aussi. Si il refuse de lui parler de son quota à réaliser, c’est qu’il a sans doute la crainte de passer pour un enfant pourri gâté aux yeux d’un individu humble, croyant à la bonté naturelle de l’être humain. Enfant pourri gâté qu’il était d’ailleurs. Sans doute aussi a-t-il envie de retourner à son ancienne vie, mais il s’est attaché à ses nouveaux amis. Si au départ il manigance tout pour obtenir son objectif, il finit par douter et créer des liens. Et dans les films de Noël, c’est souvent cette problématique qui est mise en avant. Des personnages considérés comme « superficiels » qui découvrent la profondeur des sentiments, l’importance du « vivre ensemble » et qui ont honte de leur passé de personnages « futiles ».

 

 

 

 

 

!!!!!!! Fin de l’Alerte Spoiler!!!!!!!!

 

Le mensonge peut en réalité avoir plusieurs explications: la honte, la peur, mais aussi la nécessité. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre en réalité. Je vous conseille, pour creuser d’avantage ce sujet, une vidéo très intéressante de MJ Fermez-là:

 

Et donc la confrontation? Et bien pourquoi toujours blâmer les héros qui ont juste honte d’eux-mêmes face à tant de perfection, de magie de Noël (là où eux-mêmes sont souvent « parfaits » finalement… (bon pas toujours, ça dépend des films))? Pourquoi ne pas blâmer l’élément déclencheur qui provoque cette confrontation? Parce que oui, cette confrontation ne vient pas toute seule entre le foie gras et la neige de Nawel, c’est souvent l’antagoniste qui le déclenche. Le PDG venu prendre des comptes à Veronica, par exemple, ou encore les méchants qui font tout pour faire capoter la belle amitié naissante entre les protagonistes. Bien entendu, les amis du héros ou de l’héroïne ne vont pas s’en prendre à eux, mais vont hurler à la traitrise de leur « faux ami », sigh sigh…

Voilà pour cet article qui a traversé le temps et qui ramène un peu de la magie de Noël en fin du mois de janvier. Mon avis demeure subjectif, n’hésitez pas à en débattre dans les commentaires, dans le respect évidemment, sinon je serais dans l’obligation de vous saupoudrer de magie de Nawel à grand coup de poudre de fée! Sur ce, bonne soirée à vous :D.

 

 

 

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